Acadie des terres et forêts, aller simple!
Mon passeport est empli de sceaux de voyages en Acadie. J'ai visité les villages côtiers de la Nouvelle-Écosse, célébré un Fais Do Do en compagnie de cousins louisianais et fait le tour de la péninsule acadienne en écoutant ses radios communautaires. Un absent de taille figure dans mon carnet de route: l'Acadie des terres et forêts, la région d'accueil du Congrès mondial acadien 2014.
En longeant la rivière Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, les vallées du sud ouvrent ce nouveau monde. L'autoroute Trans-Canadienne est un corridor express pour des milliers de voyageurs, pourtant les secrets bien gardés habitent en périphérie de ses quatre voies. La route 2 cède sa place à la rue Portage à Grand Sault. Les frontières géographiques et culturelles s'effacent pendant que les communautés francophones s'enfilent; Saint-André, Saint-Léonard, Rivière-Verte, Saint-Basile.
Puis, le Boulevard Hébert à Edmunston sert d'introduction à l'Acadie des terres et forêts. L'artère commerciale dévoile au loin le centre-ville de la cité. Devant les monts et vallées, le Fleuve Saint-Jean sert de démarcation entre le Canada et les États-Unis. Pourtant de l'autre côté de la rivière, l'état du Maine et la ville de Madawaska ne sont pas étrangers.
Les espaces verts et les forêts habitent en bordure des relais routiers. Dégelis est la porte d'entrée du Témiscouata et du Québec. Ici tous parlent la même langue, celle de l'héritage de l'industrie forestière, de la rencontre entre les Acadie. Les points cardinaux servent de repères, mais s'effacent au gré du hasard, là où les villages mènent.
L'identité acadienne est brodée dans les monuments colossaux et le silence des espaces verts. L'histoire s'écrit au jour en jour dans les chansons des auteurs-compositeurs et dans les initiatives économiques des citoyens. C'est à l'occasion du Congrès mondial acadien 2014 que je découvre une nouvelle Acadie, au moment où elle accueille le monde en se tournant vers l'avenir. Il n'y a pas plus beau paysage.